Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/155

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et auquel, disons-le tout suite, il firent grandement honneur.

Enfin, vers sept heures du matin, chacun songea au départ, c’est-à-dire que l’on accompagna la fiancée chez ses parents.

Arrivés là, des rafraîchissements furent de nouveau offerts.

L’hospitalité basque exigeait qu’il en fut ainsi ; de sorte que l’on ne se sépara définitivement que vers dix heures du matin.

Quelques jours se passèrent sans incident nouveau.

Un matin, Bernardo arriva chez le docteur, au moment où celui-ci se préparait à lire son courrier que le facteur venait de lui remettre.

Bernardo, malgré le froid, avait le front ruisselant de sueur à cause de la rapidité avec laquelle il était venu.

— Sois le bienvenu, mon garçon, lui dit le docteur en serrant la main. Comme tu as chaud. D’où viens-tu donc ainsi tout courant ?

— De Serres, répondit le jeune homme en s’épongeant le front avec son mouchoir.

— Quoi de nouveau là-bas ?

— Bien des choses, docteur, est-ce que je ne pourrais pas voir Julian ?

— Rien ne t’en empêche, tu as à lui parler ?

— Oui, docteur, je désirerais causer avec lui.

— C’est très facile, tu sais où est sa chambre, tu le trouveras là en train de rêvasser à son ordinaire. Ah ça ! tu déjeunes avec nous, n’est-ce pas ?

— Avec plaisir, docteur.

— Eh bien, va trouver Julian, mon garçon ; tandis que vous causerez, je lirai mon courrier, après nous déjeunerons, va.

Le docteur se retira dans son cabinet, et Bernardo, de son côté, se hâta de se rendre auprès de Julian, qu’il trouva en train d’écrire à Denisà.

Nous pourrions presque affirmer qu’il écrivait en vers, car les lignes, toutes d’inégale longueur et passablement