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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/188

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de s’y opposer, mais sans succès ; les insurgés étaient nombreux et lui presque seul.

Le brigadier de gendarmerie, à la vue de ce qui se passait, s’échappa par les derrières de la maison commune, courut à la caserne et donna l’ordre à ses gendarmes de monter à cheval pour marcher contre les insurgés.

Mais aussitôt que les gendarmes parurent sur la place, ils furent couchés en joue et sommés de rendre leurs armes.

Le maire s’interposa pour éviter une collision et empêcher l’effusion du sang.

Le brigadier, devant l’impossibilité matérielle qui se dressait devant lui, allait céder, lorsqu’un coup de fusil partit sans qu’il fût possible de savoir qui avait tiré.

Les gendarmes accusèrent les insurgés.

Ceux-ci prétendirent, au contraire, que le coup de fusil venait du côté des gendarmes.

Les résultats de ce coup de feu furent déplorables.

Les insurgés, se croyant attaqués, ripostèrent. Une vingtaine de coups de feu éclatèrent.

Un gendarme fut grièvement blessé. Le brigadier et les autres gendarmes en furent quittes pour quelques grains de plomb dans leurs habits.

Ils s’empressèrent alors de rentrer dans leur caserne, où on les laissa parfaitement tranquilles, et sans plus songer a eux.

La petite ville resta six jours à la discrétion des républicains ; ils montèrent la garde et veillèrent au bon ordre pendant tout ce temps, si bien qu’il ne se produisit pas le moindre excès.

Tous les témoignages entendus dans le procès des insurgés sont unanimes sur ce point.

Ceci n’empêcha pas quelqu’un d’écrire à Paris que les insurgés, maîtres de Z…, s’étaient portés sur les maisons des principaux légitimistes, avaient assassiné les propriétaires et pillé leurs demeures.

Les journaux dévoués au coup d’État enregistrèrent