Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/193

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répondit brutalement le soldat. Allons, filez ! et plus vite que ça ! ajouta-t-il en faisant un geste de menace.

— Marchons ! dit simplement Julian.

Les soldats les entourèrent, et l’on se mit en route.

Ils retournaient à Z…

En entrant dans le bourg, ils furent accostés par un officier d’état-major à cheval ; il arrêta l’escorte.

— Qu’est-ce là ? demanda-t-il au sergent.

— Des insurgés, mon lieutenant, répondit le sergent.

— Ah ! ah ! vous les avez arrêtés que faisaient-ils ?

— Ils se sauvaient dans le brouillard, mon lieutenant.

— Étaient-ils armés ?

— Non, mon lieutenant ; mais le plus jeune qui est là, ajouta le sergent en désignant Julian, était porteur d’une forte somme en or et en billets de banque.

— Ah ! ah ! fit l’officier en fixant un regard railleur sur le jeune homme, quelque misérable embaucheur ?

— C’est probable, mon lieutenant, appuya le sergent.

Julian haussa dédaigneusement les épaules et détourna la tête.

— C’est bien, dit l’officier, mettez-les avec les autres, nous verrons plus tard.

Et il passa.

— En route et ne lambinons pas, dit brutalement le sergent aux prisonniers.

On repartit.

Les rues étaient mornes, pas un habitant ne paraissait toutes les fenêtres et toutes les portes fermées.

Les soldats étaient partout.

De temps en temps une détonation se faisait entendre.

C’étaient des fugitifs que l’on pourchassait et que l’on tuait sans pitié.

Les soldats exécutaient l’ordre cruel qu’ils avaient reçu de leurs chefs. C’est une bien belle chose que la discipline !

La chasse à l’homme était organisée.

Il fallait bien rétablir l’ordre et défendre la propriété !