Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/281

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Des sanglots lui coupèrent la voix.

Dardar s’approcha et lui lécha les mains.

— Bon chien ! s’écria-t-elle, en lui jetant les bras au cou et l’embrassant follement, tu me plains, je t’aime bien, tu es bon !

— Moi aussi je vous aime, reprit doucement le jeune homme, venez avec moi, ma mère sera la vôtre.

— Ma mère est dans le ciel, dit-elle avec douleur, pauvre mère ! Si elle savait que je suis seule et abandonnée. Mais elle veille sur moi, c’est elle qui vous a guidé jusqu’ici pour me sauver ! Ami, laissez-moi remercier ma mère.

Et, ployant les genoux et joignant les mains, elle fit à voix basse une fervente prière.

Armand, attendri par cette scène étrange, ne savait plus que penser de cette singulière enfant.

Tout à coup, elle se releva, essuya ses larmes, et accourant vers Armand :

— Embrassez moi aussi, lui dit-elle.

Puis, lorsque le jeune homme l’eut affectueusement embrassée :

— Conduisez-moi près de votre mère, lui dit-elle résolument.

— Tout de suite, ma chère petite amie, répondit-il.

— Appelez-moi Vanda, c’est mon nom, et vous ami, quel est le vôtre ?

— Armand.

— Armand et Vanda, c’est bien, dit-elle en riant ; nous serons frère et sœur, et nous nous aimerons bien.

— Oh ! oui, s’écria le jeune homme, avec un élan passionné qui le surprit lui-même.