Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cade, vous voilà de retour, monsieur Armand ? Eh ! mais, que nous ramenez-vous donc là ?

— Le produit de ma chasse, répondit le jeune homme en riant.

— Ma foi de Dieu ! c’est affaire à vous, monsieur Armand ! s’écria le digne chasseur. Où avez-vous donc rencontré ce chérubin du bon Dieu ?

— Dans le fourré, dormant, son cheval auprès d’elle.

— Pauvre chère enfant abandonnée ! c’est une bonne action de l’avoir ainsi sauvée !

Plusieurs chasseurs et les deux guerriers comanches, éveillés par le bruit des pas du cheval, s’étaient groupés autour de la petite amazone, s’extasiant sur sa gentillesse, et renchérissant à qui mieux mieux sur cette singulière découverte, à laquelle ils ne comprenaient rien.

Les deux guerriers comanches, après avoir échangé entre eux quelques paroles à voix basse, s’étaient glissés doucement hors de la clairière et avaient disparu sous bois.

Ils partaient à la découverte.

Les commentaires allaient grand train parmi les chasseurs.

La fillette, toujours à cheval, souriait à chacun et faisait des petites mines qui la rendaient gentille à croquer.

— Ah ! dit Charbonneau, madame la comtesse sera bien heureuse quand elle saura que vous avez sauvé cette belle petite, monsieur Armand.

— Ma mère est si bonne ! dit le jeune homme. Mais il ne faut pas l’éveiller ; attendons son réveil qui ne saura tarder. Viens, Vanda, ajouta-t-il en lui tendant les bras.

— Oui, grand frère, répondit-elle, en abandonnant les rênes et se laissant glisser dans les bras d’Armand.

En ce moment, le rideau de la tente fut soulevé, et la comtesse parut.

— Que se passe-t-il donc, demanda-t-elle avec inquiétude, pourquoi ce bruit ? Serions-nous menacés de quelque danger ?