Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/312

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Il s’attacha au lasso par le milieu du corps.

Les trois hommes le hissèrent sur la plate-forme.

L’Indien était le troisième guerrier comanche parti quelques jours auparavant en mission avec Jérôme Desrieux, l’intendant de la comtesse.

Il fut reçu très amicalement à son arrivée sur la plate-forme.

On lui rendit ses armes.

— Eh bien ! lui demanda Charbonneau.

Collier pour la senora ! répondit le laconique guerrier.

— Viens, lui dit Charbonneau.

Et il le conduisit à la comtesse.

— Madame, dit-il, notre ami Tahera, le guerrier comanche, vient d’arriver ; il est porteur d’une lettre pour vous.

— De Jérôme ? demanda la comtesse.

L’Indien fit un signe affirmatif, retira de sa ceinture un papier plié en quatre, et lui remit.

La comtesse ordonna aux deux hommes de la suivre, et entra avec eux sous la tente où brûlait une bougie.

Elle ouvrit la lettre et la lut d’abord à voix basse, puis à haute voix.

Voici ce qu’elle contenait :

« Madame la comtesse,

« J’ai échoué sur un point, j’ai réussi sur un autre.

« Vous aurez une grande et agréable surprise ; je serai bientôt près de vous.

« Recommandez à Charbonneau de redoubler de prudence et de se tenir sur ses gardes : on a aperçu dans ces parages un redoutable bandit, que l’on avait tout lieu de supposer mort ; il est à la tête d’une troupe nombreuse d’aventuriers.

« Peut-être essaiera-t-il une entreprise de nuit ; défendez-vous, j’arriverai à temps, je l’espère, pour vous débarrasser de ces misérables, s’ils tentent quelque chose contre vous, ce qui n’est que trop probable.