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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/372

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sais qu’ils sont sages et vaillants et que je puis avoir toute confiance en eux : deux chasseurs blancs, Cœur-Sombre et Main-de-Fer nous ont quittés il y a une heure. J’ai une communication importante à lui faire : les guerriers consentent-ils à porter à ces chasseurs et à leur remettre une lettre que je vais écrire.

— Que la Rose-Églantine dessine le collier, Tahera et ses frères le porteront et le remettront, dit Tahera.

— Les guerriers me le promettent ? insista la comtesse.

Tahera sourit.

— Les guerriers comanches ont dit oui, répondit-il ; leur langue n’est pas fourchue ; il n’y a pas de peau sur leur cœur ce qu’ils disent, ils le font.

— C’est bien, dit-elle ; je vous crois, j’ai confiance en vous.

Elle prit alors, dans une de ses fontes, un mignon portefeuille d’écaille à coins d’or, enleva le crayon, écrivit rapidement quelques lignes sur la première page.

Puis, après l’avoir refermé au moyen du porte-crayon, elle présenta le portefeuille à l’Indien.

— Voici le collier, dit-elle avec son doux sourire. Tahera le remettra au chasseur nommé Cœur-Sombre, en lui disant : « La femme pâle demande que vous lui rapportiez ce collier à l’hacienda de la Florida, où elle vous attend. »

Tahera le fera, répondit l’Indien en prenant le portefeuille et le cachant dans sa ceinture. La Rose-Églantine n’a rien autre à lui demander ?

— Non, répondit-elle ; voilà tout ce que j’attends de vous.

Ohéa ! quand les deux guerriers doivent, ils se mettre sur la piste des deux chasseurs ?

— Le plus tôt possible ; j’ai hâte de les voir.

— Très bon ! dans dix, quinze, vingt minutes, ils seront partis, répondit Tahera.

Les trois guerriers prirent alors congé de la comtesse et de l’haciendero avec les marques du plus profond respect.