Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et, faisant volter sur place leurs chevaux sur les pieds de derrière, ils partirent à fond de train.

Bientôt ils eurent disparu dans les méandres de la route.

— Je ne puis faire davantage, murmura la comtesse en suivant les trois sauvages cavaliers du regard. ; hélas ! le trouveront-ils ? Consentira-t-il à venir ?

— Il n’a pas, que je sache, des motifs pour refuser, dit don Cristoval.

— C’est vrai ! dit la comtesse pensive ; mais il a tant souffert ! Le malheur rend susceptible et ombrageux ; peut-être ce matin l’aurai-je blessé sans le savoir ? Enfin, à la volonté de Dieu ! nous n’avons plus qu’à attendre et faire des vœux pour son prompt retour.

— Amen ! dit l’haciendero en souriant. Ne restons pas plus longtemps exposés aux ardents rayons du soleil de midi. Hâtons-nous d’arriver à l’hacienda.

La comtesse fit un geste nonchalant de consentement.

Ils se mirent de nouveau en marche pour gravir la pente douce, ombragée à droite et à gauche de magnifiques liquidenbars, qui devait les conduire à la principale porte de l’habitation.

Les chasseurs et les peones s’installèrent à la Rancheria, où le mayordomo avait fait préparer trois cabanes pour les recevoir.

Seuls, la comtesse, son fils, Vanda, la camériste et Jérôme Desrieux suivirent don Cristoval de Cardenas.

Don Pancho et Armand de Valenfleurs prirent les devants et s’élancèrent au galop sur la montée pour annoncer l’arrivée de la belle voyageuse.

Dans la cour d’honneur de l’hacienda, sous une immense verandah formant un véritable bosquet de fleurs, sept ou huit personnes arrêtées au sommet d’un large perron de marbre, à double rampe, étaient réunies.

Parmi ces personnes se trouvaient plusieurs dames, la maîtresse de la maison d’abord, belle et souriante, sa fille Mercédès et deux autres dames encore.