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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/413

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Deux fois seulement, à de longs intervalles, des nouvelles étaient parvenues du proscrit.

La première fois, lorsqu’il s’était échappé si heureusement.

La seconde quand il avait quitté les pampas buenos-ayriennes pour se rendre au Mexique.

Puis de longues années s’étaient écoulées sans que rien ne leur parvint plus.

Un silence de mort s’était fait autour d’eux.

Le docteur n’avait plus que quelques rares amis.

Lorsqu’il vint s’installer à Paris avec Denizà, qu’il présentait partout comme sa fille et qu’il traitait comme si elle l’eût été véritablement, la marquise de Garmandia, depuis quelques temps déjà, avait quitté la capitale et s’était retirée en Anjou.

Cependant elle était restée en relations avec le docteur.

Elle entretenait avec lui une correspondance suivie.

La vie que passait M. d’Hérigoyen était triste et surtout solitaire.

Il voyait peu de monde, faisait peu de visites et ne recevait que très rarement une ou deux personnes de ses connaissances intimes.

La jeune fille s’étiolait dans ce milieu monotone.

Elle se débattait en vain contre l’anémie qui s’emparait d’elle.

Sur ces entrefaites, Felitz Oyandi, dont depuis très longtemps le docteur n’avait plus entendu parler, reparut tout à coup.

La jeune fille le croisa un soir à la sortie de l’église.

La vue de cet homme lui causa une émotion terrible.

Elle se jeta dans une voiture et se fit conduire chez elle.

Il lui eût été impossible de s’y rendre à pied.

Elle conta au docteur la fâcheuse rencontre qu’elle avait faite.

Le docteur la rassura.

Il lui fit comprendre qu’elle n’avait rien à redouter de