Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/418

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travaillait auprès de Denizà, qui raffolait d’elle et complétait son éducation en lui enseignant la musique.

Mariette était une grande et belle fille brune, aux yeux veloutés, à la physionomie rieuse, douce et intelligente.

Elle se serait mise au feu pour Denizà, qu’elle ne quittait plus, et dont elle partageait les joies et les tristesses.

Les concierges étaient fiers de leur fille ; ils étaient heureux de voir son avenir si bien assuré. Car ils savaient que le docteur ne l’abandonnerait jamais.

D’ailleurs, Mariette l’aimait comme un second père.

Ce fut donc à elle que la lettre fut remise.

La jeune fille avait toutes les pétulances de la vie parisienne elle sauta de joie en la recevant, embrassa son père, que ce baiser fit heureux toute la journée, et courut remettre la lettre au docteur.

Cette lettre, depuis si longtemps attendue, était de la comtesse de Valenfleurs.

Elle disait en substance qu’elle savait où retrouver Julian ; que, bien malgré elle, elle l’avait perdu de vue, et que dans quatre mois, elle se mettrait à sa recherche.

Elle engageait le docteur à se faire attacher à l’expédition du Mexique, et lui recommandait de lui écrire par le plus prochain courrier s’il voulait, recevoir une nouvelle lettre d’elle avant son départ de Québec.

Il y eut une sérieuse conférence entre le docteur, Denizà et Mariette, considérée comme faisant partie de la famille.

À la suite de cette conférence, dont le résultat avait été de suivre les conseils de la comtesse, le docteur commença les démarches nécessaires à sa rentrée dans l’armée.

Le docteur d’Herigoyen n’avait pas à redouter un refus.

Ses services passés parlaient trop en sa faveur pour que l’on hésitât avec lui.

Sa demande non seulement fut favorablement accueil-