Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/59

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messe, le lendemain matin, chacun commentait à sa façon les péripéties extraordinaires du combat épique qui avait eu lieu pendant la nuit dans la clairière.

À la porte de la maison du docteur, les deux amis se séparèrent ; Bernardo retourna au village, et Julian entra dans la maison.

Le docteur était rentré ; mais, probablement fatigué de ses nombreuses courses et des émotions de la soirée, au lieu d’attendre le retour de son fils, comme il l’avait promis, il s’était couché et dormait.

Julian ne fut pas fâché de n’avoir pas à paraître devant son père, qui se serait facilement aperçu de l’état de surexcitation dans lequel il se trouvait encore, et auquel il n’aurait pas eu la force de cacher ce qui s’était passé.

Il se retira donc dans sa chambre, où tout fait supposer qu’il ne tarda pas à trouver le sommeil.


IV

DE QUELLE FAÇON LA MARQUISE DE GARMANDIA RENTRA
DANS SON HÔTEL, GRÂCE AU DOCTEUR D’HIRIGOYEN.


Une heure environ après le départ de son fils pour la veillée, le docteur d’Hirigoyen, cédant enfin aux prières de son intéressante malade, avait consenti à la reconduire chez elle, à Saint-Jean-de-Luz.

Après l’avoir enveloppée chaudement dans plusieurs châles moëlleux, il l’avait portée dans son cabriolet, que lui-même avait attelé ; il avait installé la malade le plus confortablement possible, puis il avait fouetté son cheval et s’était gaillardement mis en route.

À peine placée dans la voiture, la jeune femme s’était blottie dans un angle et, succombant à la fatigue, elle avait presque aussitôt fermé les yeux et s’était endormie.

La distance à parcourir était minime ; elle ne dépassait pas deux lieues. C’était une affaire de vingt-cinq ou trente