jours avec le même plaisir, et sans être jamais incommodé, surtout quand, comme celui-ci, il est retour de l’Inde.
— Vous êtes connaisseur, dit le Mayor en riant : c’est un souvenir d’une razzia faite à Paso del Norte, et dont les Français ont payé les frais.
— Je me rappelle cette expédition.
— Au fait, c’est vrai, vous y étiez. Encore un verre ?
— Avec plaisir.
— Vous êtes le premier qui m’apportiez des nouvelles.
— Comment cela ?
— Oui, j’attends encore Sebastian, Masamore et Calaveras.
— Les deux premiers, il est inutile de les attendre plus longtemps, ils ne reviendront pas. Quant à Calaveras, c’est autre chose ; il sera ici demain au lever du soleil.
— Oh ! oh ! que m’annoncez-vous là ! Ni Sebastian, ni Masamora ne reviendront ?
— Non, Mayor.
— Ils sont donc morts ?
— Tous les deux.
— Vous en êtes sûr ?
— J’ai assisté à la mort de l’un et j’ai tué l’autre.
— Voilà, sur ma foi, de rudes nouvelles ! s’écria le Mayor dont les traits se rembrunirent. Ceci demande explication, compagnon.
— C’est pour vous donner plus tôt cette explication que j’ai crevé deux chevaux.
— Vous avez tué Sebastian ?
— Oui, et à ma place vous en auriez fait autant, Mayor.
— Oh ! oh ! et Masamora ?
— Celui-là, c’est différent ; il a été presque assommé d’abord par le Cœur-Sombre, et il a été ensuite achevé par son cheval qui l’a lancé dans une fondrière.
— Et vous avez vu Cavaleras ?
— J’ai passé trois jours avec lui ; je l’ai quitté ce matin, et j’ai pris les devants afin de vous faire mon rapport. Ai-je eu tort ?