Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/149

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toujours souriant, ne devons-nous pas nous retrouver dans dix jours au Voladero de la Palma ?

— C’est juste, señor ; au revoir.

Les chasseurs s’inclinèrent silencieusement pour prendre congé.

Le Mayor voulut les accompagner jusqu’à la sortie du camp pour leur faire honneur.

De nouveaux saluts s’échangèrent.

Puis les chasseurs, faisant sentir l’éperon à leurs chevaux, s’éloignèrent à toute bride.

Le Mayor les suivit du regard.

Lorsqu’ils furent à une certaine distance du camp, les chasseurs et les Peaux-Rouges embusqués sous bois quittèrent leur abri et s’élancèrent à leur rencontre en poussant des clameurs joyeuses.

Le bandit tressaillit en reconnaissant le nombre d’ennemis qui avaient ainsi surgi tout à coup dans la savane.

Mil demonios ! s’écria-t-il en s’essuyant le front, avec un soupir de soulagement ; comme j’ai eu raison de me contenir, nous aurions eu fort à faire avec ces démons, si la pensée leur était venue de nous assaillir à l’improviste !… C’est égal, voilà pour mes projets un fâcheux contre-temps ; les coureurs des bois et les Comanches contre nous, c’est trop de moitié… que faire ?…

Et toujours accompagné de Felitz Oyandi et de Navaja, le Mayor regagna tout pensif le jacal, sans prononcer un mot de plus.


XXI

COMMENT NAVAJA SOUPA AVEC SEBASTIAN QU’IL AVAIT TUÉ, ET LUI SAUVA LA VIE.


Les aventuriers avaient assisté de loin à la scène dramatique qui avait eu lieu entre leur chef, les coureurs des bois et les Sachems comanches.