Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/209

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je ne sais pourquoi, il me semble que cet homme me sera fatal.

— Oh ! vous allez trop loin : une fois en France, vous pourrez braver toutes ses poursuites ; jamais il n’osera y retourner.

— Qui sait, monsieur ? Cet homme a toutes les audaces, l’impossible surtout l’attire et lui plaît.

— Enfin, à la grâce de Dieu ! Mais comme je tiens à ne pas vous retarder, laissez-moi maintenant régler nos comptes.

— Monsieur, je suis confus.

— Bah ! ce sera bientôt fait, cher monsieur, et je crois que vous serez satisfait du règlement.

Julian se leva, alla ouvrir un meuble dont il retira quelques papiers, puis il reprit sa place.

— Nous disons d’abord soixante-cinq mille piastres à vous appartenant ; voici un chèque de pareille somme que vous pourrez toucher à vue à Hermosillo, chez Scrub and C°, banquiers anglais.

— Je connais la maison, elle est excellente.

— Oui, vous pourrez même, si cela vous convient, prendre chez Scrub and C°, une traite à vue sur Rothschild de Paris, de Londres ou de Vienne, à votre choix.

— Mille grâces, monsieur.

— Maintenant, passons à autre chose : don Cristoval de Cardenas m’a chargé de vous faire ses meilleurs compliments et de vous remercier de la loyauté avec laquelle vous avez exécuté les conventions de votre traité passé avec lui et moi.

— Je n’ai fait que mon devoir, monsieur, ce sont surtout les affaires délicates qui doivent être traités le plus loyalement.

— Je suis complètement de votre avis, monsieur, et don Cristoval de Cardenas pense de même ; et, la preuve en est, qu’il est si satisfait des résultats de cette affaire, qu’il m’a chargé de vous remettre, non pas deux mille onces mexicaines, mais quatre mille.