Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/239

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Adèle sera sous voiles ; nous sommes amarrés sur un corps mort, de façon à être sous voiles au premier signal. Une vigie sera en permanence sur les barres de perroquet de misaine ; aussitôt que vous serez signalé, je vous enverrai une embarcation, de sorte que vous pourrez vous embarquer tout de suite.

— C’est parfait ; merci, mon cher capitaine.

Le lendemain, ainsi que cela avait été convenu, le capitaine, après avoir dîné avec ses passagers, repartit au point du jour pour Guaymas, en emportant tous les bagages.

Julian désirait laisser pendant quelques jours encore Denizà se reposer avant de s’embarquer.

Malheureusement les événements en ordonnèrent autrement.

Une dépêche arriva, rappelant en toute hâte le docteur à Urès. Il fallut se séparer, mais cette fois avec l’espoir d’une prompte réunion.

En effet, l’expédition, si follement entreprise, touchait à sa fin.

On parlait d’une évacuation prochaine et d’une concentration de toute l’armée française à Mexico, pour de là se rendre à la Vera-Cruz, où le corps expéditionnaire s’embarquerait.

La comtesse de Valenfleurs désirait retourner promptement à Québec mettre ordre à ses affaires et revenir définitivement à Paris.

Julian lui proposa de s’embarquer sur la Belle-Adèle, afin de gagner du temps.

Madame de Valenfleurs accepta, mais seulement jusqu’à la Nouvelle-Orléans, où elle avait quelques affaires à terminer.

Ce dernier point réglé, les voyageurs arrêtèrent pour le lendemain leur départ pour Guaymas : seulement, Jérôme Desrieux fut envoyé en avant avec les bagages de la comtesse.

Les chasseurs canadiens et les peones de madame de Valenfleurs devaient accompagner leur maîtresse.