Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/24

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quarts d’heure le soleil sera levé ; faites-moi, je vous prie, sortir au plus vite ; je ne dois être vu par personne, et il y a force espions autour de l’hacienda.

— Un mot encore. Nous aurons besoin de nous voir. Comment le pourrons-nous ?

— Je ne le sais pas encore, mais je trouverai un moyen, soyez tranquille ; avant trois jours, vous aurez de mes nouvelles.

— Bien, j’attendrai.

Et, s’adressant au mayordomo, Julian ajouta :

— Pouvez-vous faire sortir cet homme de l’hacienda sans qu’on le voie ?

— Oui, du côté de la huerta, répondit le mayordomo.

— C’est précisément dans cette direction que j’ai caché mon cheval, au milieu d’un fourré.

— Alors, hâtons-nous.

— Me voici à vos ordres, répondit l’aventurier, qui, tout en échangeant ces derniers mots avec ño Ignacio, avait repris ses armes.

Il salua les quatre personnes qui avaient assisté à cette singulière entrevue, et il sortit précédé par le mayordomo.

— Croyez-vous que nous puissions compter sur cet homme ? demanda l’haciendero aussitôt que l’aventurier eut franchi le seuil de la porte.

— Oui, répondit Julian, son intérêt l’empêchera de nous trahir ; d’ailleurs je le surveillerai.

— En somme, dit le docteur, nous ne risquons pas grand’chose en nous fiant à lui.

— Enfin, à la grâce de Dieu ! qui vivra verra ! dit Bernardo, avec son insouciance habituelle.

La discussion fut close ainsi.

On se sépara, et chacun se retira dans son appartement.

La nuit s’était écoulée tout entière.

Le soleil se levait radieux à l’horizon.