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Quelques tableaux de prix garnissaient les murs, une esquisse assez bonne à demi terminée était posée sur un chevalet.

Dans un coin, il y avait une commode-toilette en palissandre ; dans un autre, une table en chêne sculpté, chargée de papiers et de livres avec plumes, encrier, etc.

Cette table était surmontée d’une bibliothèque renfermant une centaine de volumes choisis avec goût.

Dans un troisième, une autre table, mais celle-ci, en acajou, était une table de jeu.

Enfin, dans le quatrième angle, un piano en palissandre, chargé de partitions nouvelles.

Au-dessus du piano, il y avait un magnifique trophée d’armes de tous les pays, et une véritable collection de cannes, dont quelques-unes devaient, dans une main vigoureuse, devenir des armes redoutables.

Une cheminée, sur laquelle se trouvait une très belle garniture ; en face, un divan-lit sur lequel, au besoin, on pouvait dormir.

Et au mur, placés sans ordre, des râteliers de pipes, des palettes, des bois de cerfs, de daims, d’élans, etc., le tout alternant avec les tableaux. Ça et là, sur les meubles, des couteaux catalans et des revolvers étaient oubliés, ou peut-être ainsi disposés, pour être, au besoin, trouvés sous la main.

De doubles rideaux aux fenêtres et une portière à la porte, qui, en apparence du moins, était la suite de la pièce.

L’ameublement de ce singulier logement était complété par plusieurs excellents fauteuils de formes différentes. Du plafond, fort élevé, tombait un très beau lustre.

Il ne fallut qu’un coup d’œil à Julian pour embrasser l’ensemble de ce singulier pandémonium.

L’inconnu était confortablement enveloppé dans une robe de chambre en cachemire et étendu dans un fauteuil.

Sur son invitation muette, Julian s’assit en face de lui.

— Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue, monsieur d’Hérigoyen, dit l’inconnu d’un air affable,