Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/399

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déjà, je ne savais à quoi m’en tenir sur son compte !

Il fit une pause et demeura un instant pensif, puis il reprit :

— Décidément il ne reprend pas connaissance ; quelle frayeur il a dû avoir, murmura-t-il en haussant les épaules, le diable soit de l’idiot ! Enfin !… Je suis un niais ! s’écria-t-il tout à coup en assénant sur le canapé un coup de poing qui le fit gémir dans toutes ses jointures ; au lieu de rester ici à regarder ce vilain masque qui, décidément, est hideux, ne vaudrait-il pas mieux faire des recherches et découvrir les moyens employés par les acolytes de cette satanée sorcière, qu’il faudra que je retrouve le plus tôt possible pour l’obliger à m’avouer les motifs qui l’ont poussée à exécuter cette sotte jonglerie ? Pardieu ! je vais me mettre à l’œuvre pendant qu’il fait la carpe ; quand j’aurai trouvé, rien ne me sera plus facile que de lui prouver qu’il a été pris pour dupe ; alors j’en ferai tout ce que je voudrai. C’est cela ; allons, sans plus perdre de temps.

Il jeta un dernier regard sur Felitz Oyandi toujours immobile, se leva et ouvrant la porte du cabinet, il sortit et referma doucement la porte derrière lui.

Le Mayor connaissait depuis longtemps les aîtres de la demeure de son complice ; il n’avait aucunement besoin de guide pour se diriger dans ce dédale, qui, pour tout autre que lui, aurait été inextricable.

Après avoir traversé plusieurs pièces reliées entre elles, soit par des passages secrets, soit par des corridors, le Mayor pénétra enfin dans une pièce assez grande, éclairée par deux fenêtres garnies de forts barreaux de fer à l’extérieur.

Cette pièce, meublée avec un certain luxe de mauvais goût, servait de chambre à coucher à Felitz Oyandi.

Le lit était placé dans une profonde alcôve, ayant une double porte qui pouvait se fermer au besoin, de sorte que le lit disparaissait, et que la chambre à coucher devenait un salon.

Dans l’alcôve, il y avait deux portes, une à la tête du lit et l’autre au pied.