Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/49

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Nous n’avons pas besoin d’ajouter que l’excellent homme était aux anges de se voir si chaleureusement remercié d’un succès qui, peut-être, lui tenait plus au cœur qu’aux intéressés eux-mêmes.

— Bien, bien, dit-il en riant, ne m’étouffez pas sous vos caresses et laissez-moi terminer, mes enfants, ce que j’ai à vous dire.

— Parlez, parlez, père chéri, dit Denizà avec un délicieux sourire.

— Nous écoutons, ponctua Julian en s’asseyant près de sa fiancée.

— Le général X… viendra tout exprès à la Florida pour assister à votre mariage ; il amènera avec lui, outre ses aides de camp, M. Duchemin, l’intendant militaire, excellent homme, et mon ami particulier ; il remplacera l’officier civil et vous mariera civilement, ainsi que l’exige la loi.

— Définitivement, père, vous êtes un messager de bonnes nouvelles, dit Julian.

— Un peu boiteux, n’est-ce pas ? reprit le docteur d’un ton de bonne humeur ; car je suis resté plus longtemps à Urès que je ne l’aurais voulu. Mais, bien que je n’aie pas perdu mon temps, j’ai été retenu malgré moi ; nous avons beaucoup de malades ; le service se fait mal quand je ne suis pas là. Il m’a fallu tout réorganiser. Enfin j’ai fixé définitivement la date de votre mariage.

— Comment ! s’écrièrent les deux fiancés.

— Pas de reproches, mes enfants, s’écria-t-il en se hâtant de couper la parole aux deux jeunes gens ; je ne pouvais point imposer mes conditions, n’est-ce pas ? Je devais, avant tout, me conformer aux exigences du service et consulter le général X… ; c’était avant tout une question de convenance. Le général a fort à faire ; il n’est pas, comme vous, libre de son temps ; j’ai été contraint d’accepter la date qu’il m’a indiquée.

— Et cette date est assez éloignée sans doute ? dit Julian les lèvres serrées.