Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/92

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guerilla du colonel Dupin, qui rendit de si grands services à l’armée française, pour retourner dans les savanes et reprendre la vie libre et independante du coureur des bois et du chasseur de bisons.

Avec Belhumeur se retrouvaient là plusieurs de nos anciennes connaissances du désert.

Sans compter le Castor, il y avait entre autres le Jeune Aigle, Berger, le Cœur-Loyal, la Main-Ferme et d’autres encore.

Les coureurs des bois, en ce moment campés dans le brûlis, étaient soixante-dix. Tous hommes intrépides et jouissant d’une grande réputation dans la prairie.

Quinze ou vingt manquaient encore, mais ils devaient arriver le lendemain.

Les chasseurs furent accueillis de la façon la plus cordiale par Belhumeur et ses compagnons, qui, d’ailleurs, ne s’étaient réunis en cet endroit que par amitié pour Julian et Bernardo, et dans le but de leur rendre service.

Sebastian fut descendu de cheval et attaché au pied d’un arbre, sous la garde de deux chasseurs.

Cela fait, les trois chasseurs et don Cristoval suivirent Belhumeur, et allèrent avec lui s’asseoir auprès d’un feu où les coureurs des bois les plus célèbres et les plus estimés prirent place avec eux.

Après avoir bu un coup de bonne eau-de-vie de France et avoir allumé les calumets, on causa.

La curiosité des chasseurs était excitée au plus haut point par l’arrivée de ce prisonnier, que quelques-uns d’entre eux avaient reconnu au premier coup d’œil pour un des plus farouches bandits des savanes.

— À quel événement imprévu devons-nous le plaisir de votre visite ? demanda Belhumeur. Nous ne comptions pas vous voir avant un jour ou deux.

— C’est ce misérable de Sebastian qui est cause de mon arrivée cette nuit. Ce matin, avant le lever du soleil, il a essayé de s’introduire dans l’hacienda de don Cristoval de Cardenas, en escaladant les murs du parc. Je l’arrêtai