— Voilà bien des questions à la fois, répondit le Mayor en riant. Au moins, est-ce tout ?
— Je ne sais. Quand tu auras répondu à toutes ces questions, je verrai si j’ai quelque chose à ajouter encore.
— Très bien ; je m’exécute. Tu ne m’as pas vu, tout simplement parce que je n’avais rien à te dire d’intéressant. Je t’ai donné contre-ordre pour me conformer au conseil que tu m’as donné toi-même.
— Moi ? Lequel ?
— Celui-ci : qu’il n’est pas prudent de se mettre à la fois plusieurs affaires sur les bras ; que, avant d’en commencer une nouvelle, il faut aller d’abord au plus pressé et terminer les autres.
— Ainsi, d’après ton dire, tu aurais terminé plusieurs affaires importantes, reprit curieusement Felitz Oyandi.
— Oui, à peu près ; c’est-à-dire que l’une est complètement terminée, et que l’autre est en bonne voie de l’être bientôt. Du reste, c’est ce que nous dira la personne que j’attends.
— À propos, quelle est donc cette personne que je ne connais pas et qui s’apelle, m’as-tu dit, le vicomte de Carlhias
— Attaché à la légation de San Martino ?
— C’est cela même : où diable as-tu pêché ce vicomte-là ?
— Tu verras, c’est une surprise que je te ménage.
— Agréable ?
— Très agréable, puis-je t’en faire d’autre ?
— Hum ! enfin, comme il te plaira. Quelle est cette affaire que tu as terminée ?
— Attends que le garçon ait servi le dessert.
Il sonna.
Le garçon entra, desservit et plaça le dessert sur la table.
— Vous apporterez le café quand je sonnerai, dit le Mayor ; mais pas avant.