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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

mença à frapper à droite et à gauche avec une vigueur et une rapidité qui avaient quelque chose de surnaturel.

Alors commença une mêlée effroyable ; les Indiens s’acharnaient après cet homme qui, en cavalier habile, faisait faire à son cheval les voltes les plus imprévues, et par la rapidité de ses mouvements empêchait ses ennemis de sauter à la bride et de l’arrêter.

Les deux chasseurs attendirent d’abord l’arme au pied, convaincus qu’il était impossible qu’un seul homme parvint, non pas à lutter, mais à résister seulement quelques minutes contre des ennemis si nombreux et si braves ; mais bientôt ils reconnurent, à leur grand étonnement, qu’ils s’étaient trompés : déjà plusieurs Indiens gisaient étendus sur le sol, le crâne fendu par la terrible massue du Scalpeur, dont tous les coup portaient.

Les chasseurs commencèrent alors à changer d’opinion sur le résultat de la lutte, et ils voulurent venir en aide à leurs compagnons, mais leurs rifles leur étaient inutiles dans le mouvement continuel du combat dont le terrain changeait à chaque instant, leur balle aurait facilement pu se tromper et frapper un ami au lieu de l’ennemi qu’ils voulaient atteindre ; alors ils jetèrent leurs rifles, dégaînèrent leurs couteaux et s’élancèrent au secours des Apaches qui commençaient à faiblir.

Le Renard-Bleu, dangereusement blessé, était étendu sans connaissance ; les guerriers encore valides commençaient à songer à la retraite et jetaient des regards anxieux derrière eux.

Le Scalpeur combattait toujours avec la même