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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

cie aussi sincèrement John Davis du bon sentiment qui l’a poussé à prêter l’oreille à vos remontrances, peut-être pourrai-je un jour m’acquitter envers lui, et l’occasion s’en présentant, je ne la laisserai pas échapper.

— Bien ! J’aime à vous entendre parler ainsi ; cela me prouve que je ne me suis pas trompé sur votre compte : maintenant que comptez-vous faire ?

— Quel conseil me donnez-vous ?

— La question que vous m’adressez est sérieuse, je ne sais trop comment y répondre ; le choix d’une profession est toujours une chose difficile, il est nécessaire d’y réfléchir mûrement avant que de prendre une résolution quelconque à cet égard ; malgré mon désir de vous être utile, je ne voudrais pas me risquer à vous donner un conseil que sans doute par égard pour moi vous suivriez, et qui plus tard pourrait vous causer des regrets ; d’ailleurs je suis un homme dont la vie depuis l’âge de sept ans s’est constamment écoulée dans les bois, et je suis par conséquent beaucoup trop inexpérimenté de ce qu’on est convenu d’appeler le monde pour me hasarder à vous engager dans une voie que je ne connais pas moi-même et dont j’ignore les bons et les mauvais côtés.

— Ce raisonnement me semble parfaitement juste, cependant je ne puis demeurer ainsi, il me faut prendre un parti quel qu’il soit.

— Faites une chose.

— Laquelle ?

— Voici un fusil, un couteau, de la poudre et des balles ; le désert est ouvert devant vous, partez, essayez pendant quelques jours de la vie libre des