Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/131

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fermées dans les parcs, et la population entière se trouva réunie sur la place du village.

Le soleil s’abaissait rapidement à l’horizon, la nuit n’allait pas tarder à venir, les cavaliers envoyés aux environs étaient tous de retour.

— Vous le voyez, dit le capitaine aux habitants assemblés, nous n’avons rien à craindre, ce n’était qu’une fausse alerte, vous pouvez rentrer paisiblement dans vos demeures, l’on n’a trouvé aucune trace d’Indiens à vingt milles à la ronde.

— Hum ! observa un vieux chasseur métis appuyé sur son fusil, les Indiens ne sont pas longs à faire vingt milles.

— C’est possible, Blancs-Yeux, répondit le commandant, mais soyez convaincu que si j’ai agi comme je l’ai fait, cela a été simplement dans le but de rassurer la population, les Indiens n’oseront pas se venger.

— Les Indiens se vengent toujours, capitaine, dit sentencieusement le vieux chasseur.

— Vous avez bu trop de whisky, Blancs-Yeux, il vous a porté au cerveau, vous rêvez tout éveillé.

— Dieu veuille que vous ayez raison, capitaine, mais toute ma vie s’est passée sur les défrichements, je connais les mœurs des Peaux-Rouges, tandis que vous n’êtes sur les frontières que depuis deux ans.

— C’est autant qu’il en faut, interrompit péremptoirement le capitaine.

— Cependant, avec votre permission, les Indiens