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Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/261

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mettre ainsi le feu aux poudres ? Eh bien, nous allons patauger dans un joli guêpier ! sur ma foi ! je me dois à moi-même d’avouer que je suis un fier imbécile !

Et il se donna une énorme bourrade dans l’estomac.

Cinq minutes plus tard, la pirogue faisait force de rames vers le brick, mouillé à une encâblure du rivage, et qu’elle ne tarda pas à atteindre.

— Pardieu ! fit à part lui le Chat-Tigre, en montant à bord, il n’y a pas à hésiter, j’ai fait le mal comme un sot que je suis, c’est à moi de le réparer ; je réussirai, quelles qu’en doivent être les conséquences ; ce serait folie que de le laisser faire !

Là-dessus, il rejoignit d’un air guilleret Chanteperdrix, déjà entré dans la cabine.


XII

QUELLES ÉTAIENT LES LOIS DU DUEL CHEZ LES FRÈRES DE LA CÔTE DE SAINT-DOMINGUE

Bothwell était demeuré seul dans le salon de la maisonnette de Danican ; il s’était levé, avait pris son chapeau et sans doute il se préparait à se retirer lui aussi, lorsque le boucanier, qui venait de reconduire les deux étrangers, entr’ouvrit la porte et jeta un regard curieux dans la chambre.

— Que veux-tu ? demanda Bothwell, qui s’était retourné au bruit et l’avait aperçu.

— Rien, capitaine, rien ; répondit-il assez interloque, d’être surpris ainsi en flagrant délit d’espionnage ; je