sous le prétexte de reprendre haleine ; mais en réalité pour contempler à travers les branches assez espacées des arbres, le lever majestueux du soleil dans la grande savane ; du reste ils avaient atteint l’extrémité des bois ; quelques minutes leur suffirent pour émerger du couvert, et arriver sur le lieu du rendez-vous.
En effet, à peine eurent-ils pénétré dans la savane, qu’ils aperçurent, à une centaine de pas de l’endroit où eux-mêmes se trouvaient, un groupe de Frères de la Côte, causant tout en se promenant, sur le bord d’une étroite rivière.
— Voilà nos hommes, dit Bothwell.
— Ne les faisons pas attendre, dit Danican.
Ils doublèrent le pas ; de leur côté les flibustiers les avaient aperçus, et s’avançaient vers eux.
Ces Frères de la Côte étaient : Montbarts, Michel le Basque, le beau Laurent, Philippe d’Ogeron et l’Olonnais.
Deux autres flibustiers étaient restés à l’écart.
Sans doute, leur intention était de demeurer simples spectateurs de ce qui allait se passer.
Ceux-ci étaient : Vent-en-Panne et Pitrians.
— Messieurs, dit Bothwell avec une certaine hauteur, après l’échange des premières salutations, je ne suis pas en retard, le soleil se lève.
— Nous avons devancé l’heure, monsieur, répondit courtoisement Montbarts ; beaucoup plus rapprochés que vous ne pouviez l’être du lieu du rendez-vous, et de plus ayant sur vous l’avantage de connaître le pays, cela devait être.
Bothwell s’inclina.
— Je suis à vos ordres, messieurs ; seulement je me permettrai de vous faire observer, que nous sommes bien nombreux, pour l’affaire qui nous amène.
— Oui, en effet, monsieur, mais nos amis sont venus ici pour des motifs complètement étranger à votre querelle, dans laquelle ils ne prétendent en aucune façon intervenir ; supposez donc que nous ne sommes