Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/61

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— N’en parlons plus ; je verrai d’un autre côté ; j’ai de bonnes connaissances à la cour.

— Vous aurez raison de vous en servir.

— C’est ce que je ferai : c’est égal, cela me chagrine fort ; ma famille a toujours eu les plus excellentes relations de voisinage, avec celle de Talmont.

— Ah ! vos propriétés sont voisines.

— Oui, mais si le prince de Talmont est absent ; le prince de Montlaur ne l’est pas sans doute.

— De quel prince de Montlaur parlez-vous, capitaine ?

— Pardieu ! du fils aîné du prince de Talmont ; ne le connaissez-vous point ?

— Pardon, capitaine, j’avais au contraire l’honneur de beaucoup le connaître.

— Comment vous aviez ?

— Ignorez-vous donc qu’il est mort ?

— Mort ! le prince de Montlaur ! s’écria le capitaine avec un geste de surprise et d’incrédulité ; vous vous gaussez de moi, maître Parizot.

— Plut à Dieu qu’il en fût ainsi, capitaine, et que le prince de Montlaur et son frère le marquis vécussent encore !

— Le marquis de la Roche-Taillée est mort aussi ?

— Hélas ! oui.

— Voilà qui me confond ! comment ces horribles malheurs sont-ils donc arrivés ?

— Je ne saurais vous donner de détails précis à ce sujet ; on raconte beaucoup d’histoires invraisemblables ; ce qui paraît le plus probable, c’est que le prince et son frère, se sont il y a un mois environ noyés pendant une partie de pêche en mer, près des Sables d’Olonne.

— Une partie de pêche ? fit le capitaine en hochant la tête.

— Voilà ce que l’on dit.

— Et vous ne le croyez pas, vous ?

— Peut-être ? mais de quelque façon que ce malheur soit arrivé, le fait de la mort des deux pauvres jeunes gens n’est que trop certain.