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le degré de civilisation auquel étaient parvenus les peuples de ces divers pays.

Lorsque Christophe Colomb eut commencé ses merveilleuses découvertes, les Espagnols comprenant toute l’importance pour eux de s’assurer la propriété de ces immenses territoires, où l’or semblait foisonner comme à plaisir, achetèrent une bulle du pape Alexandre VI ; bulle très chèrement payée, mais au moyen de laquelle ils s’assurèrent la propriété exclusive de toutes les terres découvertes, ou à découvrir dans le Nouveau Monde ; jusqu’à une ligne imaginaire, tracée par le pape et dont la position ne fut jamais parfaitement déterminée.

Le Gouvernement Espagnol, en conséquence de cette bulle, continua ses conquêtes et réussit à s’assurer ces immenses possessions, qui permirent plus tard au Roi Philippe II, de dire que le soleil ne se couchait jamais dans ses États.

L’Espagne organisa ses conquêtes ; elle y installa un système despotique, dont l’histoire ne présente aucun autre exemple. Les pays sur lesquels s’étendait sa domination, furent fermés au commerce européen, avec une sévérité inouïe. L’entrée des ports fut prohibée ; tout étranger à quelque nation qu’il appartînt, surpris à franchir les frontières des colonies espagnoles, était impitoyablement mis à mort. En un mot, ce continent si providentiellement retrouvé, fut presque en entier confisqué au profit de la monarchie espagnole ; sans relations avec les autres peuples, et isolé dans le monde, plus complètement que ne l’a jamais été la Chine elle-même.

Le Mexique, bien amoindri aujourd’hui, comprenait sous la monarchie espagnole, cette vaste et magnifique contrée du continent américain, s’étendant du 16e au 40e degré de latitude. La vice-Royauté du Mexique était bornée au S. par la baie de Honduras et le Royaume de Guatemala ; à l’E. par le golfe du Mexique, à l’O. par la mer Pacifique et les deux Californies.

Les frontières du N. étaient moins certaines ; elles