Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

recomblée, ainsi que nous l’avons dit, et les traces du meurtre si bien dissimulées, qu’elles devaient complètement échapper même à des yeux plus clairvoyants que ceux des nouveaux venus.

Ourson Tête-de-Fer et Vent en-Panne aidèrent les dames à mettre pied à terre et les conduisirent poliment sous une enramada que les engagés avaient improvisée en quelques coups de hache, et qui offrait un abri suffisant contre les rayons ardents du soleil.

Les hommes s’assirent comme ils le voulurent, à la seule condition de demeurer à une certaine distance des soldats de la Cinquantaine et de n’engager aucune conversation avec eux.

Au moment où les flibustiers saluaient les deux jeunes filles, avant de se retirer, celles-ci échangèrent entre elles un rapide regard d’intelligence et firent un mouvement comme pour les retenir.

— Que désirez-vous, señoras ? demanda Ourson, qui comprit qu’elles désiraient leur parler.

Elles hésitèrent une seconde encore.

— Señores, dit enfin doña Elmina, peut-être l’occasion d’échanger quelques mots avec vous ne se représentera-t-elle plus ; avant une séparation qui sans doute sera éternelle, permettez nous de vous adresser nos remercîments les plus sincères et l’expression d’une reconnaissance qui ne s’éteindra jamais. Nous vous devons la vie et l’honneur, le bien le plus précieux pour une femme ;