Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/123

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— Doutez-vous de ma parole, señor ? s’écria l’Espagnol avec hauteur.

— Nullement, mais je préfère l’argent ; pas de piastres, pas de soldats.

— Veux-tu que nous terminions cette affaire entre nous, Frère ? dit alors le capitaine Ourson Tête-de-Fer en intervenant.

— Comment l’entends-tu ?

— Je me porte, si tu y consens, caution pour ce gentilhomme.

— Tu es fou, tu seras volé.

— Bah ! qu’importe.

— Comme tu voudras alors ; fais à ta guise ; quant à moi, je m’en lave les mains.

— Pardon, señor, dit l’Espagnol en intervenant à son tour, je vous remercie de la caution que vous voulez bien m’offrir, mais je ne l’accepte pas ; je montrerai à monsieur que j’ai plus de confiance en lui qu’il n’en a en moi.

Retirant alors un écrin de son pourpoint :

— Voici, reprit-il, plusieurs diamants que j’ai réussi à soustraire aux regards des flibustiers ; gardez-les, señor, vous les remettrez à la personne qui vous apportera le prix convenu.

Le Poletais ouvrit l’écrin et examina les diamants en connaisseur.

— Il y a là pour plus d’un million de diamants ; le savez-vous, señor ? dit-il.