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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/124

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— Il y en a pour quatre cent mille piastres, répondit froidement l’Espagnol.

— Et vous me les confiez ainsi ?

— Pourquoi non ? J’ai foi en votre honneur, moi.

— Reprenez cette boîte, señor, dit le Poletais, en lui rendant l’écrin, honteux de la leçon qui lui était donnée ; les prisonniers sont libres ; vous me payerez leur rançon quand vous voudrez.

— C’est bien ; merci ! fit simplement l’Espagnol.

Un instant après, les dames remontaient à cheval et les ex-prisonniers après avoir silencieusement salué les Frères de la Côte, se mettaient en route, précédés par un engagé du Poletais.

En passant auprès du capitaine, doña Elmina se pencha légèrement sur sa selle et murmura ce seul mot :

Recuerdo ! — souvenir ! Le capitaine s’inclina respectueusement sans répondre ; il suivit des yeux la marche du cortège aussi longtemps qu’il put l’apercevoir. Lorsque enfin les Espagnols eurent disparus dans les méandres de la route, le flibustier étouffa un soupir et alla, tout pensif, rejoindre ses compagnons.

Le soir même, l’engagé du Poletais apporta cinq mille piastres à son maître ; juste le double de la rançon convenue.

Le lendemain au point du jour Vent-en-Panne