Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/133

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— Un treize et un vendredi ! ajouta Vent-en-Panne d’un air pensif.

— Attends à demain, Ourson, crièrent tous les flibustiers ; attends, Frère ; c’est tenter Dieu que de le braver ainsi.

— Il y a de l’orage dans l’air, dit le beau Laurent.

— Vous avez tous raison, mes amis, répondit le capitaine d’une voix ferme ; malheureusement, je ne puis vous répondre que ceci : Il le faut !

— Soit ! Puisqu’il en est ainsi, reprit M. d’Ogeron, nous nous tairons, capitaine ; car vous êtes un de ces hommes que rien ne saurait faire reculer lorsqu’il s’agit d’accomplir un devoir ; ce n’est pas sans raison, ajouta-t-il gaîment, qu’on vous a surnommé Tète-de-Fer, mais nous ne vous quitterons pas ainsi, nous vous accompagnerons tous jusqu’au débarcadère !

— Oui ! oui ! s’écrièrent les flibustiers en battant des mains, au débarcadère.

— Merci, Frères, j’accepte, répondit simplement le capitaine Ourson.

Il se leva.

Tous les Frères de la Côte l’imitèrent.

On sortit alors de l’auberge de l’Ancre-Dérapée, et l’on se dirigea lentement vers la plage entre deux haies de flibustiers qui, de la rue, avaient assisté à toute cette scène et s’associaient à l’émotion générale.