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Port-Margot, et son équipage vendu aux habitants et aux boucaniers.

Après avoir donné à ses compagnons les parts qui leur revenaient dans la prise, Ourson acheta pour son compte particulier le San José, qu’il débaptisa, séance tenante, et auquel il donna le nom de la Taquine, nom qui, du reste, convenait sous tous les rapports à ce bâtiment si fin, si leste, si fringant, et si coquettement espalmé.

Depuis que la Taquine avait changé de maître, c’était la première fois qu’elle reprenait la mer.

Vers deux heures du matin, le capitaine remonta sur le pont.

La brise s’était maintenue.

Ourson dit quelques mots à voix basse à l’officier de quart.

Cet officier était justement le Poletais, aussi rude marin que hardi boucanier.

Le Poletais fit hisser un fanal allumé à la tête de chaque mât, un autre à la corne, et masqua le grand-hunier.

Le navire demeura alors stationnaire.

On se trouvait tout au plus à cinq ou six encâblures de la côte, que le navire longeait depuis son départ de Port-Margot et qu’on apercevait distinctement, grâce à la clarté de la nuit.

Une demi-heure environ s’écoula.

Ourson se promenait à l’arrière, la tête inclinée