écoutez les noms des officiers auxquels j’ai remis une partie de mon pouvoir sur vous ; j’espère que le choix que j’ai fait vous satisfera.
Le silence se rétablit comme par enchantement.
— Premier capitaine de la Taquine, reprit Ourson, Pierre Legrand ; second capitaine, David ; premier lieutenant, l’Olonnais ; deuxième lieutenant, le Poletais ; maître d’équipage, Alexandre ; maître canonnier, Tributor : jurez-vous obéissance à ces officiers ?
— Oui, capitaine.
— À présent, Frères, nommez vous-mêmes vos sous-officiers, maîtres, seconds maîtres et quartiers maîtres ; amatelottez-vous et partagez-vous en deux bordées. À partir de ce moment, je déclare l’expédition en cours d’exécution. Aussitôt les élections terminées, l’écrivain du navire vous fera signer la chasse-partie. Rompez vos rangs.
L’équipage se retira aussitôt sur l’avant, et les élections commencèrent avec un calme et un sang-froid qu’on aurait été loin d’attendre de la part de pareils hommes, mais qui prouvait combien ils avaient conscience de l’acte qu’ils accomplissaient.
Le capitaine et ses officiers demeurèrent seuls sur l’arrière. Il était huit heures du matin, le timonier piqua huit ; David prit le quart.
— Frères, dit Ourson à ses officiers, faites-moi l’honneur de déjeuner avec moi ; tout en mangeant, nous causerons ; je vous communiquerai le plan