Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que j’ai formé pour nous emparer de la ville que nous nous préparons à attaquer, et nous le discuterons le verre à la main.

Les officiers s’inclinèrent respectueusement, et descendirent avec lui dans la chambre du conseil, où la table était dressée.

La brise fraîchissait de plus en plus et tournait à la tempête, mais personne à bord de la Taquine ne semblait s’en inquiéter.

Ourson Tête-de-Fer et ses officiers n’étaient pas hommes à se préoccuper de la force plus ou moins grande du vent.

La Taquine était un bâtiment neuf, bâti avec ce soin que les Espagnols apportaient alors dans leurs constructions navales. À cette époque, la marine française n’existait encore pour ainsi dire que de nom ; Colbert préludait à peine à ces armements qui bientôt devaient devenir si formidables ; la marine anglaise était constituée déjà, à la vérité, mais n’était encore ni bien nombreuse ni bien installée ; la marine espagnole, disons-nous, passait avec la marine hollandaise pour être la première du monde, par le nombre de ses bâtiments d’abord et puis ensuite par leurs conditions d’armements et leurs incontestables qualités nautiques.

La frégate, la Taquine, dont le gréement était neuf, les membrures solides, qui gouvernait comme un cheval de course et manœuvrait comme si elle était douée d’intelligence, n’avait donc rien à re-