Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/155

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vivres : ni viande, ni biscuit, ni vin, ni liqueurs ; de l’eau seulement. Or il nous faut parer le plus tôt possible à cet état de choses qui, s’il se prolongeait vingt-quatre heures, pourrait amener des complications sérieuses. De plus, il nous est indispensable de trouver un guide, un homme qui connaisse Carthagène et nous puisse désigner les endroits faibles de la place : voilà la position franche et nette ; maintenant quel est votre avis ?

— Pardieu, dit l’Olonnais, il nous faut avoir des vivres et un guide, et pour cela je ne vois qu’un moyen.

— Lequel ?

— Les prendre là où nous sommes certains d’en trouver, corbacque ! Nous n’avons que l’embarras du choix, il me semble, nous nous trouvons ici au milieu d’îles espagnoles, toutes riches et pourvues à foison ; laissons arriver en grand sur la plus proche, emparons-nous-en, et mettons-la à rançon ; ce n’est pas plus difficile que cela.

— L’Olonnais a raison, dit le Poletais, nous pouvons aussi laisser arriver sur la côte même de Saint-Domingue, il ne manque pas de hameaux et de villages où nous trouverons facilement ce dont nous avons besoin.

— Non, cela nous retarderait, dit Ourson, nous ne devons perdre que le moins de temps possible ; l’avis de l’Olonnais est aussi le mien. J’avais songé à cette descente sur une île, mais je ne voulais pas