Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/167

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que l’Olonnais le cernera à gauche. Puis vous demeurerez tous deux immobiles, chacun à son poste, en ayant soin de veiller attentivement à ce qu’aucun fuyard ne réussisse à s’échapper dans la campagne pour donner l’alarme. Moi, j’entrerai tout droit dans le port. Notre coup sera fait si vous agissez avec prudence, avant même que les gavachos se doutent de notre présence au milieu d’eux. Le jour ne paraîtra pas avant une heure ; c’est plus de temps qu’il ne nous en faut pour surprendre ces dormeurs dans leur lit. Partez, messieurs.

Le capitaine fit mettre la frégate sur le mât ; six pirogues furent amenées ; l’Olonnais et le Poletais s’embarquèrent avec leurs hommes, et bientôt ils eurent disparus dans l’ombre projetée par les hautes montagnes de l’île.

Ourson se promenait à grand pas à l’arrière, consultant le compas, regardant la côte et inspectant la voilure.

Une demi-heure environ s’était écoulée, lorsque Pierre Legrand s’approcha du capitaine et le salua.

— Que voulez-vous ? demanda Ourson.

— Capitaine, répondit-il, l’homme qui est de vigie au bossoir de tribord a vu une légère embarcation qui semble filer le long de la côte ; je me suis assuré du fait, et j’ai aperçu, moi aussi, cette embarcation.

— Prenez le petit canot, mon cher Pierre, et allez un peu, avec une dizaine d’hommes, voir quel est