Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/172

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— Bien, où demeure-t-il ?

— Là, dans cette grande maison en face de vous.

La grande maison en question était en réalité une masure un peu moins misérable que les autres, voilà tout.

— De mieux en mieux, reprit Ourson ; cet alcade est-il brave ?

— J’ignore s’il est brave, seigneurie, je sais seulement que c’est un homme avare, méchant et détesté de tout le monde ; mais il est le neveu du gouverneur de Santiago, et il fait ce qu’il veut.

— Tiens ! fit Ourson en riant, est-ce que je serais appelé à mon insu à jouer ici le rôle de la Providence, ce serait drôle !

— Oh ! seigneurie, s’écria le pilote d’un ton suppliant, le pays serait bien heureux d’être délivré de ce méchant homme ! il n’y a pas d’atrocité qu’il ne commette journellement

— Ah ! bah ! Eh bien ! je vais aller de ce pas lui dire bonjour, à ce digne alcade ; quant à toi, suis-moi et ne crains rien.

La maison de l’alcade n’était qu’à quelques pas de la plage.

Ourson la fit entourer, puis tirant un pistolet de sa ceinture il le déchargea dans la serrure, qui vola en éclats.

Mais la porte ne s’ouvrit pas, elle était solidement barricadée à l’intérieur.