Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/179

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L’alcade sentit à cette parole son sang se glacer dans ses veines.

L’officier comprit que toute prière serait inutile ; il s’éloigna lentement d’un air pensif, bientôt il disparut à l’angle d’une rue.

Cependant toute la population du village s’était mise à l’œuvre avec un empressement qui témoignait de son désir de gagner la récompense promise, et d’être le plus tôt possible délivrée des audacieux envahisseurs qui la tenaient sous le feu de ses canons et de ses fusils.

La vue des détachements de l’Olonnais et du Poletais, dont Ourson avait ordonné la concentration lorsqu’il avait acquis la certitude qu’il n’avait aucune résistance à redouter, avait encore décuplé l’ardeur générale, en prouvant aux habitants du port de Guantanamo, que rien, sinon une obéissance complète, pouvait les sauver.

Les habitants étaient tous pêcheurs, chacun avait son embarcation ; tandis que les uns transportaient les marchandises sur la plage, d’autres les embarquaient, et les derniers enfin les conduisaient à bord de la frégate.

Pierre Legrând était émerveillé de la quantité considérable de provisions qui affluaient à bord ; c’était une inondation, un déluge, il avait peine à suffire à l’embarquement.

En moins de trois heures tout fut hissé a bord de la frégate et arrimé dans les soutes ; la frégate