Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/239

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vieille connaissance, dites-moi ce que je puis faire pour vous ?

— Il n’y aurait qu’une seule chose, commandant.

— Vous rendre votre navire, n’est-ce pas ?

— Hélas !

— Malheureusement, c’est impossible ; cependant Dieu m’est témoin que j’ai le désir de vous être agréable ! et, tenez, je crois avoir trouvé un moyen. Avez-vous quelque chose à vous, sur le bâtiment ?

— Hélas ! toute ma fortune.

— Comment cela ?

— L’indigo et le café m’appartiennent.

— Quelle imprudence !

— Je le reconnais à présent.

— Bon, qui sait ! À combien se montent, prix d’achat, cet indigo et ce café.

— Cinq mille piastres, tout ce que je possède.

— Hum ! la somme est forte ; ma foi, tant pis ; ce qui est dit est dit ; je vous achète votre indigo six mille piastres en mon nom et au nom de mes compagnons ; de, plus, je vous autorise à prendre deux embarcations dans lesquelles vous mettrez tous vos effets personnels et ceux des hommes de votre équipage. Combien sont-ils ?

— Quatorze, noble commandant, répondit le capitaine d’un air ahuri ; plus deux matelots passagers que j’ai pris en sortant de Cartagena.