Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oh ! commandant, s’écria le capitaine en serrant le précieux papier, je ne sais réellement comment reconnaître…

— Bah ! bah ! nous sommes de vieux amis et je ne veux pas qu’il vous arrive malheur, suivez-moi.

Ils quittèrent presqu’aussitôt la cabine et remontèrent sur le pont.

L’Olonnais avait exécuté à la lettre les ordres de son chef : les deux plus grandes embarcations du brick avaient été chargées de tous les coffres et de tous les effets appartenant aux gens de l’équipage. Ceux-ci avaient été distribués dans les deux embarcations avec de l’eau, des vivres et des armes. Dans la plus grande, destinée au capitaine, on avait placé tout ce qui lui appartenait personnellement ; une dizaine de flibustiers étaient provisoirement demeurés à bord du brick pour le garder.

Les deux matelots espagnols acceptèrent avec joie l’offre d’Ourson Tête-de-Fer et montèrent gaiement sur la frégate.

À part les renseignements personnels que le flibustier espérait obtenir d’eux, ces deux hommes, par leur connaissance du pays et du port où l’on se rendait, pouvaient être d’une grande utilité pour l’expédition ; aussi les flibustiers, qui comprirent l’intention de leur chef, virent-ils avec plaisir ces deux nouveaux venus rester avec eux.

Le capitaine don Ramon de la Cruz, après avoir fait ses adieux au commandant et l’avoir comblé de