Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/260

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— Bon ; tu as quelque projet ? reprît don Torribio sans se formaliser.

— Aucun.

— Alors, viens déjeuner avec moi.

— Je n’ai pas faim.

— L’appétit vient en mangeant.

Le capitaine fit un mouvement.

— Ah ça, qu’as-tu donc ? demanda don Torribio en le regardant fixement.

— Je ne sais pas, je suis agacé. Laisse-moi aller.

— Où vas-tu ?

— Je vais chercher mon Gelin, puisque tu veux le savoir.

— Tu tiens donc bien à ce fusil ?

— Certes.

— Eh bien, alors, cela se trouve à merveille, nous ferons route ensemble : je vais, moi, à ma quinta de Turbaco.

— Je préfère aller seul.

— C’est possible, mais moi, j’ai besoin de te parler, cher ami.

— Nous causerons plus tard.

— Non, tout de suite : ce que j’ai à te dire est très-pressé et très-important.

— Ah ! fit l’aventurier, en s’arrêtant et regardant son interlocuteur en face à son tour. Que se passe-t-il donc ?

— Rien, mais bientôt il se passera quelque chose.