Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/300

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loupe vola comme une mouette, sur la mer ; un flibustier était passé dans la légère pirogue indienne et nageait dans les eaux de la grande embarcation.

— Maintenant, dis-moi… commença Ourson Tête-de-Fer.

— Chut ! interrompit péremptoirement Barthélemy ; nous causerons à terre ; j’ai besoin en ce moment de toute mon intelligence pour ne pas me fourvoyer.

Depuis un instant la chaloupe naviguait dans des eaux dormantes ; un dôme de feuillage s’étendit bientôt au-dessus d’elle ; elle se trouvait au milieu d’un palétuvier ; un léger choc se fit sentir à l’avant ; puis un grincement, et ce fut tout.

L’embarcation demeura immobile.

— Nous sommes arrivés, dit Barthélémy ; vous êtes si bien cachés ici que vous pourriez y rester pendant quinze jours sans risquer d’être découverts ; du reste, cette partie de la côte est complètement inhabitée. Amarrez-vous au tronc d’un arbre ; laissez un homme à la garde du canot et suivez-moi.

Les flibustiers obéirent et avancèrent à tâtons, car l’obscurité était épaisse mais bientôt ils sentirent la terre sous leurs pieds ; l’Olonnais remit sa lanterne à Barthélemy.

— Eh ! mais nous sommes dans une grotte, s’écria l’Olonnais ; c’est charmant.