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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/309

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de bonheur. Ne craignez aucune surprise : tout le monde dort dans la maison.

Les flibustiers s’inclinèrent et marchèrent à grands pas derrière la jeune fille, qui courait joyeuse devant eux.

Ils arrivèrent à l’entrée d’un bosquet où doña Elmina se tenait immobile, anxieuse et pâle, la tête penchée en avant, le regard fixe essayant sans doute de sonder les ténèbres et de se rendre compte des bruits vagues qui depuis quelques instants frappaient son oreille.

— Vous ! s’écria-t-elle avec une indicible émotion en apercevant le capitaine.

Celui-ci s’arrêta, mit un genou en terre et se découvrant respectueusement :

— Vous m’avez appelé, señorita, dit-il, me voici.

La jeune fille porta la main a son cœur et s’appuya contre la charmille.

Doña Lilia s’élança pour la soutenir, mais doña Elmina repoussa doucement sa cousine, et tendant la main au capitaine :

— Relevez-vous, señor, lui dit-elle d’une voix tremblante, cette posture appartient aux suppliants et non aux libérateurs ; mon cœur ne m’a pas trompée, je comptais sur vous.

Ourson se releva après avoir imprimé un respectueux baiser sur la main de la jeune fille, et s’inclinant devant elle :

— Disposez de moi, señorita ; dites-moi com-