Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/340

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— Je vous répète, s’écria don José, en lui serrant le bras avec force, je vous répète que vous épouserez don Torribio Moreno !

La porte du salon s’ouvrit avec fracas, un homme parut sur le seuil, escorté de deux chiens énormes et de deux sangliers.

Tous les assistants poussèrent, en l’apercevant, un cri de surprise et d’effroi.

Cet homme était Ourson Tête-de-Fer.

Il portait son costume de boucanier et tenait son fusil à la main.

Le flibustier fit deux pas en avant, et, d’une voix calme :

— Vous vous trompez señor, dit-il, doña Elmina n’épousera pas ce misérable.

Il y eut un moment de stupeur.

À l’entrée du capitaine, Barthélemy était allé sans affectation se placer devant la porte de façon à fermer le passage.

— Un flibustier, un ladron ici ! s’écrièrent les deux Espagnols en portant vivement la main a leur épée.

— Pas de cris, pas de menaces, reprit Ourson Tête-de-Fer toujours impassible. Señor don José Rivas, connaissez-vous bien l’homme dont vous prétendez faire votre gendre ?

— Mais il me semble… murmura l’Espagnol dompté malgré lui par l’accent ferme et loyal du Frère de la Côte.