Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/367

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— Bah ! murmura-t-il, après tout, mieux vaut tout lui dire.

— Mon Dieu ! vous me faites trembler.

— Calmez-vous, señorita.

— Il est blessé ?

— Je ne sais pas, je vous le répète, señorita, mais ce que je sais pour le lui avoir entendu dire à lui-même, c’est qu’il n’est pas votre père, pas même votre parent vous êtes la fille d’un brave Frère de la Côte ; voilà !

— Don José n’est pas mon père ! s’écria doña Elmina en joignant les mains, mon Dieu ! mon Dieu ! Que signifie cela !… j’ai mal entendu, je deviens folle !…

S’affaissant sur elle-même, la jeune fille roula sans connaissance sur le gazon.

Barthélémy la regarda d’un air effaré.

— Au diable les femmes ! s’écria-t-il en se donnant sur la tête un coup de poing à assommer un bœuf, moi qui croyais lui annoncer une si bonne nouvelle !

— Vous êtes un sot, señor, lui dit doña Lilia en lui riant au nez.

— Je commence à le croire, répondit le boucanier avec une conviction profonde.

Barthélemy rentra vers huit heures du soir à Carthagène en compagnie des deux jeunes filles et des flibustiers d’Alexandre Legrand.

Les flibustiers occupaient la ville.