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— Pardon, Massa, me dit-il, monsieur le comte m’a chargé de vous remettre cela, en m’ordonnant de vous dire que c’était un souvenir qu’il vous donnait pour que vous n’oubliiez pas la famille de Châteaugrand.

Je pris le paquet soigneusement enveloppé, ficelé et cacheté qu’il me donna, je lui mis un louis dans la main et je descendis dans le canot.

Le lendemain lorsque je m’éveillai, nous étions sous voiles, l’île de Saint-Christophe n’apparaissait plus à l’horizon que comme un nuage bleuâtre qui s’effaçait de plus en plus et ne tarderait pas à disparaître.

Je me souvins alors du mystérieux paquet, que le comte de Châteaugrand, m’avait fait remettre d’une façon si singulière, je l’ouvris ; mais tout à coup je jetai un cri de joyeuse surprise et je le laissai tomber. Je me hâtai de le ramasser ; puis, après avoir poussé le verrou intérieur de ma cabine pour n’être pas dérangé, je m’assis à mon bureau et je posai soigneusement le paquet devant moi.

Ce paquet contenait d’abord un billet de quelques lignes.

Ce billet était à mon adresse.

Il était ainsi conçu :


« Mon cher compatriote,

« Pardonnez-moi le malin plaisir que j’ai semblé prendre à détourner l’entretien chaque fois que