avait terminé les réparations de son navire, il embarquait des vivres et de l’eau ; sous deux jours il devait appareiller.
Je me sentais triste de quitter ces hôtes qui m’avaient bien accueilli, moi étranger ; je ne savais comment prendre congé d’eux, j’hésitais à le faire et je reculais le plus possible le moment de cette séparation, qui devait être éternelle.
Pourtant il fallut enfin me résoudre à annoncer mon départ ; le lendemain à huit heures du matin, le navire mettait sous voiles, le soir même, je devais être rendu à Sandy-Point et m’embarquer immédiatement.
Le capitaine avait eu l’obligeance de me prévenir qu’un canot m’attendrait jusqu’à minuit : il était huit heures du soir, je n’avais pas un instant à perdre.
La séparation fut pénible, cette charmante famille s’était habituée à moi et me considérait déjà comme un vieil ami ; tous voulurent m’accompagner jusqu’à la grille, où un domestique de monsieur Ducray m’attendait avec deux chevaux, que cet excellent homme avait mis à ma disposition.
Les adieux se prolongèrent assez longtemps, puis il fallut se séparer ; je partis.
À onze heures du soir, j’arrivai à Sandy-Point ; au moment où j’allais m’embarquer dans le canot qui devait me conduire à bord, le domestique qui m’avait accompagné m’arrêta respectueusement :