Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/66

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— Oui, une partie suprême.

-Et avec qui ?

— Avec cet homme qui a si insolemment dépouillé nos Frères, fit Ourson en étendant le bras vers le boucanier.

— Avec Boute-Feu ?

— Oui et au lieu que j’assiste à ta partie, ce sera toi qui serviras de témoin à la mienne, ajouta le capitaine.

— Prends garde ! dit Vent-en-Panne.

— Ma résolution est prise. Viens.

— À la grâce de Dieu ! murmura le flibustier en suivant son compagnon.

Ils pénétrèrent alors dans la salle, et, se frayant un passage à travers les groupes, ce qui ne leur fut pas difficile, car tous deux étaient fort considérés de leurs compagnons, ils arrivèrent bientôt devant la table occupée par le boucanier, qui, avec un sourire railleur, les regardait s’approcher de lui.

— Ah ! ah ! dit Boute-Feu, avec un rire grossier, est-ce que vous voudriez tenter la chance contre moi, compagnons ?

— Pourquoi non ? répondit Vent-en-Panne.

— Essaye, si le cœur t’en dit, reprit en ricanant le boucanier, je ne demande pas mieux que de t’enlever jusqu’à ton dernier doublon, mon vieux camarade.

— D’abord je ne suis pas ton camarade ; Dieu