Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/91

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— Cela te regarde, je me mets tes ordres.

— Alors, demain, si tu veux.

— Demain, soit ! Au lever du soleil, je serai ici avec deux de mes engagés ; prends-en deux aussi, cela nous suffira.

— Les chemins sont-ils praticables pour les chevaux ? demanda le capitaine avec une certaine hésitation.

— Pourquoi cette question ?

— Corne-bœuf ! je te trouve encore bien naïf, Vent-en-Panne, dit le beau Laurent avec un gros rire ; as-tu donc oublié qu’il y a des dames parmi les prisonniers espagnols ?

— Tu es un mauvais plaisant, Laurent, répondit Ourson d’un ton de bonne humeur ; cependant je dois convenir que ta remarque est juste. Il ne serait pas humain de contraindre des femmes à faire peut-être vingt lieues à pied à travers des chemins détestables.

— Ce serait tout à fait inhumain, reprit le beau Laurent avec un sérieux comique.

— Les chemins sont bons, reprit Vent-en-Panne ; les chevaux passeront facilement.

— Alors, j’aurai deux chevaux.

— Comme tu voudras. À demain, c’est convenu.

— À demain, et merci.

Les flibustiers se levèrent, avalèrent un dernier verre de liqueur, pressèrent cordialement la main